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Présidentielle : après 20 jours de campagne, le silence électoral

Ce mercredi, les algériens se réveillent dans une ‘’ambiance’’ de … silence ! La campagne électorale pour la présidentielle anticipée du 7 septembre, a pris fin mardi soir à minuit. Durant ces 72 heures qui les séparent du jour ‘’J’’, soit samedi prochain, il n’y aura ni meeting populaire, ni sortie de proximité, ni discours télévisé ou sur les réseaux sociaux.

Par la force de la loi, les trois candidats sont mis ‘’en mode veille’’, puisque «nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire campagne en dehors de la période prévue», dispose le Code électoral dans son chapitre relatif à la campagne électorale.

Abdelmadjid Tebboune, président candidat à sa propre succession, Youcef Aouchiche candidat du FFS et Abdelaali Hassani Cherif candidat du MSP, ont eu 20 jours pour tenter de convaincre les citoyens de leur accorder leurs voix. Désormais, le silence électoral doit être respectés par tous, comme l’a rappelé, mardi, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

«L’ANIE appelle les candidats à la Présidentielle anticipée du 7 septembre 2024 et leurs représentants, ainsi que les médias audiovisuels et la presse écrite et électronique, au strict respect de la période de silence électoral», a écrit l’autorité de Mohamed Charfi qui organise pour la deuxième fois une élection présidentielle après celle de 2019.

À présent, la balle est dans le camp des 24 millions d’électeurs, appelés au vote le 7 septembre. Pour les plus convaincus, chacun aura déjà fait sa propre idée de l’Algérie de l’après-présidentielle. Entre «Une Algérie triomphante» du président sortant Abdelmadjid Tebboune, candidat libre à un deuxième mandat, «Vision» du candidat du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, et «Opportunité» du candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif, les projets divergent.

Toutefois, il faut admettre qu’aucun d’eux ne s’est retenu en termes de promesses, en particulier sur le volet social qui se trouve au centre des préoccupations des algériens. L’amélioration du pouvoir d’achat, la poursuite du soutien social de l’État aux plus démunis, la revalorisation des salaires et de différentes allocations ont été au centre du discours électoral. Ceci, bien que les candidats n’aient pas fait l’effort d’expliquer les ressources financières nécessaires à mobiliser et surtout leur provenance, pour financer toutes ces augmentations.

À l’exception de ce volet, et à un degré moindre le développement économique, les prétendants à la magistrature suprême du pays, ont développé presque la même vision en ce qui concerne la politique étrangère et les positions vis-à-vis de certains dossiers. La doctrine de l’Algérie n’est pas près de changer.

Ce qu’il faut retenir, par ailleurs, de ces 20 jours de campagne électorale, c’est le calme dans lequel la compétition s’est déroulée. Les trois candidats et leurs soutiens ont fait preuve de retenue, évitant toute provocation. Ils sont restés concentrés sur leurs propositions aux algériens, s’éloignant de l’invective et de l’injure. Et même de la critique. Ce qui est paradoxal quand même lorsque l’on sait que le politique est aussi l’art de déconstruire, bien entendu sans dénigrement, les arguments de son adversaire.

Quand à l’intérêt qu’aura suscitée la campagne pour l’élection présidentielle au sein de la société, force est de constater qu’à l’exception des grands centres urbains et chefs-lieux de wilayas, la fièvre électorale n’a pas atteint toute l’Algérie profonde. La preuve est telle que même les candidats, eux-mêmes, ne se soient pas donnés la peine d’afficher dans beaucoup de localités où les espaces réservés à cet effet, sont restés …blanc !

A-t-on convaincu alors ce que l’opposition appelle ‘’la majorité silencieuse’’ d’aller aux urnes le 7 septembre prochain ? Et pour qui voteront les électeurs ? Deux questions dont réponses ne seront connues qu’après 72 heures.

moussiaissa@gmail.com |  Plus de publications

Journaliste politique

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