Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a présidé, aux côtés du Premier ministre palestinien, Muhammad Mustafa, la première réunion intergouvernementale entre les deux pays, organisée suite à la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par l’Espagne, le 28 mai dernier.
Espagne, de notre correspondant
En mai, le Conseil des ministres espagnol avait annoncé cette reconnaissance historique. « L’Espagne rejoint ainsi les plus de 140 pays qui reconnaissent déjà la Palestine comme un État », avait déclaré Pedro Sánchez à cette occasion.
La réunion a rassemblé plusieurs membres du gouvernement espagnol : la deuxième vice-présidente et ministre du Travail et de l’Économie sociale, Yolanda Díaz, le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, la ministre de l’Éducation, de la Formation professionnelle et des Sports, Pilar Alegría, ainsi que la ministre de la Jeunesse et de l’Enfance, Sira Rego.
Pedro Sánchez a mis en avant la valeur de l’engagement de l’Espagne envers la Palestine après cette première réunion intergouvernementale. Il a réitéré l’importance d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban, de la libération de tous les otages détenus dans ces territoires, de l’entrée de l’aide humanitaire, ainsi que du respect du droit international et des droits de l’homme.
Une déclaration commune a été adoptée lors de cette rencontre. Celle-ci réaffirme le partenariat entre l’Espagne et la Palestine pour la paix, la sécurité, ainsi que pour la prospérité et le développement des deux sociétés. En outre, quatre protocoles d’accord ont été signés, portant sur le travail, l’éducation, la jeunesse et l’agriculture.
Le chef de l’Exécutif espagnol a qualifié cette réunion de « symbole » de l’engagement de l’Espagne envers le présent et l’avenir de la Palestine. Il a également exprimé l’objectif de renforcer la reconnaissance internationale de l’État palestinien et d’encourager d’autres pays à suivre l’exemple de l’Espagne.
Pedro Sánchez a assuré que les efforts pour élargir les domaines de coopération entre les deux peuples se poursuivront dans les années à venir. L’aide espagnole à la Palestine a triplé en 2023 et a continué de croître tout au long de 2024.
Soutien accru à la Palestine
L’Espagne a annoncé une allocation de 75 millions d’euros à la Palestine pour les deux prochaines années. Ce soutien financier s’inscrit également dans une initiative promue au sein de l’Union européenne, avec la condition que les autorités palestiniennes s’engagent pleinement dans un programme de réformes internes.
Pedro Sánchez a également rappelé l’importance du rôle des Nations unies dans le processus, notamment celui de l’UNRWA, du Conseil de sécurité et des résolutions de l’Assemblée générale.
La solution à deux États comme priorité
Le chef du gouvernement espagnol a insisté sur la nécessité d’une solution à deux États, étape indispensable pour une paix durable et préalable à une conférence de paix réunissant les parties et la communauté internationale.
Dans ce cadre, il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban, à l’entrée d’une aide humanitaire suffisante, à la libération des prisonniers de guerre et à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour les populations affectées par le conflit.
Pedro Sánchez, qui s’est affirmé dès le début du conflit à Gaza le 7 octobre 2023 comme un défenseur actif de la cause palestinienne au sein de l’Union européenne, avait déjà reçu le président palestinien Mahmoud Abbas à Madrid mi-septembre.
Cependant, la situation sur le terrain reste dramatique. Au moins 44 056 Palestiniens ont été tués dans l’agression militaire israélienne qui se poursuit contre les palestiniens.
Grâce à la reconnaissance officielle de l’État de Palestine et à cette réunion intergouvernementale, l’Espagne aspire à renforcer son rôle en tant qu’acteur clé dans la quête d’une paix juste et durable au Moyen-Orient.