Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a réitéré samedi son appel à une réforme, en urgence, du système éducatif en Algérie. 62 ans après l’indépendance du pays, le constat sur l’école algérienne est “accablant”, estime Atmane Mazouz, président du parti, à l’occasion d’une journée sur l’éducations sous le thème “École algérienne: réalité et défis”, organisée à Sétif.
“Si on doit faire une sérieuse évaluation de notre système éducatif, reconnaissons que le constat est accablant”, a déclaré le président du RCD, devant une assistance composée de spécialistes, pédagogues, universitaires et militants du parti. Le niveau de formation, a-t-il regretté, “a vu ses performances péricliter” et le degré “n’a jamais atteint une telle décadence au point où la maitrise des rudiments de la formation, des technologies et surtout des langues- qui ont cessé d’être à l’ordre du jour- ne sont convoquées que pour les besoins de propagande dans les discours officiels”.
Estimant que les enfants, à travers l’école, “sont les premières victimes de la violence idéologique”, Mazouz pointe un système éducatif qui, “de la négation d’un héritage culturel ancestral, du mépris de la rationalité au refus de l’universalité jusqu’à l’encouragement de l’archaïsme idéologique”, se trouve dans “une impasse historique”. Que faire ? Soutenant que “l’école est le pilier de l’éducation, le lieu où se construisent les Nations et les citoyens de demain, où se forgent les esprits critiques et les compétences essentielles pour réussir dans un monde en perpétuelle évolution”, le président du RCD pense qu’“elle doit être libérée”.
“Au RCD, nous sommes convaincus que l’urgence est de donner un nouveau départ à notre système éducatif. Il est dans l’essence de notre programme de donner une meilleure éducation à nos enfants”, a-t-il déclaré rappelant que son parti a toujours été “pour une école républicaine, progressiste et ouverte sur l’universalité ; la seule qui peut faire face aux défis de l’heure”. Dans un monde qui se transforme et change rapidement et où les es métiers évoluent, les compétences demandées se transforment, “l’école doit s’adapter pour répondre aux besoins d’une société qui valorise de plus en plus la créativité, l’esprit critique et l’innovation”, soutient Atmane Mazouz pour qui, il ne faut plus se contenter de transmettre des connaissances théoriques, mais “apprendre à nos enfants et aux jeunes à s’adapter, à penser par eux-mêmes et à progresser”.
C’est dans ce sens qu’il abordera les réformes déjà initiées par le passé, mais abandonnées “à cause de l’absence de volonté politique et du poids des considérations idéologiques” pour finir dans les travers des tiroirs. Et de citer, à titre d’exemple les travaux de la commission dirigée par Ahmed Benzaghou qui avait pour objectif principal de moderniser le système éducatif algérien, “considéré comme étant en crise très profonde”.
La commission avait pour mission de “diagnostiquer les problèmes structurels et pédagogiques de l’éducation nationale, de réorganiser les programmes scolaires afin de mieux répondre aux exigences contemporaines et internationales (…)”, rappelle Mazouz, mettant en avant les recommandations “audacieuses” formulées à l’époque, allant “de la révision des contenus pédagogiques à la réforme des cycles scolaires et des manuels pour les rendre plus interactifs et mieux structurés”, outre le “rééquilibrage de l’usage des langues dans l’enseignement, l’introduction de l’informatique et des TIC dès le primaire et le renforcement de la formation des enseignants”.
Des objectifs qui ne sont pas atteints, plus de deux décennies après, regrette l’orateur qui conclut en plaidant pour “une refonte qui doit être ambitieuse et fidèle aux valeurs républicaines : l’égalité des chances, la fraternité et la liberté de penser”.
Journaliste politique